L’application “Crush, trouve ton crush secret”, qui a récemment fait l’objet de vives discussions sur les réseaux sociaux, est une plateforme de sondages qui cible un public jeune, allant de 10 à 21 ans.
Elle propose un concept où les utilisateurs peuvent découvrir qui parmi leurs camarades pourrait avoir un coup de cœur pour eux à travers des sondages anonymes. Cette fonctionnalité a été mise en lumière suite à la promotion faite par une célèbre influenceuse sur TikTok Ophenya, suivie par des millions de personnes.
La Promotion de l’App Crush par Ophenya
L’influenceuse en question a partagé du contenu sur son compte TikTok où elle présentait l’application “Crush” en collaboration avec son développeur. Elle a répondu aux questions de ses abonnés concernant l’utilisation de l’application, ce qui a rapidement attiré l’attention du public.
Cependant, cette promotion n’a pas été sans conséquences. Elle a soulevé des inquiétudes quant à la sécurité et la protection des jeunes utilisateurs sur l’application, entraînant un retrait des vidéos promotionnelles.
Les Préoccupations de Sécurité et de Collecte de Données
Au cœur des préoccupations, il y a la question de la vérification de l’âge des utilisateurs et la facilité avec laquelle une personne peut fournir de fausses informations. Un développeur indépendant a partagé son expérience en s’inscrivant sur l’application en sélectionnant un âge différent du sien, mettant en évidence l’absence de mesures de contrôle parental strictes. Cela soulève des questions sur la fiabilité des données collectées par l’application et la possibilité pour des adultes de s’inscrire et d’interagir avec des mineurs.
En outre, l’application utilise la géolocalisation pour proposer aux utilisateurs une liste d’établissements scolaires à proximité, ce qui implique une collecte de données sensibles. La possibilité de payer pour découvrir l’identité de son “crush” ajoute une autre dimension à la controverse, car cela implique une monétisation des interactions entre jeunes utilisateurs.
La Collecte de Données et les Sociétés Fictives
Un aspect particulièrement troublant de l’application “Crush” a été mis en lumière par un fil de discussion sur Twitter publié par un expert en cybersécurité. Selon ce fil, l’application ne se contente pas de poser des questions sur la protection de la vie privée des jeunes utilisateurs ; elle serait également impliquée dans un réseau de sociétés fictives dédiées à la collecte active de données personnelles de dizaines de milliers de mineurs.
Cette révélation soulève des questions éthiques et légales importantes. La création de sociétés fictives pour recueillir des informations sensibles sur un public aussi vulnérable que celui des mineurs est une pratique qui pourrait non seulement violer les réglementations sur la protection des données, comme le RGPD en Europe, mais aussi exposer les jeunes à des risques de sécurité inacceptables.
La découverte de ces pratiques douteuses nous amène à réfléchir sur la responsabilité des développeurs et des promoteurs d’applications, en particulier lorsque leur public cible comprend des enfants et des adolescents. Cela met également en évidence la nécessité pour les parents et les tuteurs de rester vigilants quant aux applications que leurs enfants installent et utilisent, et de l’importance de l’éducation aux médias et à l’information pour les jeunes générations.
Les Réactions et les Ajustements
Face à la controverse, l’application a subi des modifications pour gerer le “bad buzz”. Elle a changé de nom et de logo, devenant “Crush, sondages entre amis”, et a ajusté la tranche d’âge des utilisateurs à 13-18 ans.
Ces ajustements apparaissent comme une réaction immédiate aux critiques, avec l’intention de renforcer la sécurité et de limiter l’accès à un public d’âge plus adéquat.
Mais l’absence de vérification d’âge effective laisse place à une simple déclaration sur l’honneur, une mesure qui pourrait s’avérer insuffisante pour garantir la protection des mineurs.
Ophenya et la Tourmente Médiatique : Un Communiqué en Contre-Attaque
Ophenya a récemment publié dans ses stories Instagram le communiqué de presse de son avocate, Me Valentine Pariat, en réponse aux accusations controversées liées à son application « CRUSH ».
Le communiqué informe que Ophenya n’a pas créé l’application controversée « CRUSH » et n’a reçu aucun financement illicite.
Elle annonce que des mesures judiciaires seront prises contre les auteurs du harcèlement et des publications diffamatoires à l’encontre d’Ophenya.
